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Pour l’institut INSPIRE, l’économie circulaire sera resynchronisée avec le vivant ou ne sera pas !

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L’économie circulaire est une démarche inspirée du fonctionnement des écosystèmes naturels, qui ont depuis 3,8 milliards d’années largement démontré leur résilience, notamment par l’application de 3 principes : 

  • Les constituants du vivant sont circulants et recyclés en boucles fermées, 
  • Les systèmes vivants utilisent une source d’énergie illimitée, celle du soleil,
  • Les systèmes vivants utilisent des ressources locales.

Si en cette année 2013, l’économie circulaire est enfin devenue un vrai sujet, et nous ne pouvons que nous en réjouir, il nous semble important, pour  bien en comprendre l’enjeu, de rappeler ici quelques principes essentiels. 

Il y a trois ans, à l’occasion de l’année internationale de la biodiversité et de la Conférence des parties de la CDB à Nagoya, nous rappelions (relire l'article) à quel point notre économie est dépendante de la dynamique des systèmes vivants. Toute activité humaine dépend directement ou indirectement du bon état, de la dynamique fonctionnelle et des potentialités évolutives du socle écosystémique sur lequel elle repose. A la source de tout produit, et même de tout service, se trouve toujours un espace naturel ou agricole. Et sur ces espaces, ou à proximité, vivent des personnes dont l’activité et la qualité de vie dépendent du bon état de ces écosystèmes. Et en bien des cas, c’est l’activité même de ces populations riveraines qui permet de les maintenir en état.

Or, s’il est question d’économie circulaire lors de la Conférence Environnementale 2013, c’est bien souvent en référence aux sujets « jumeaux » de l’épuisement des ressources fossiles et de l’accumulation de déchets. Mais ils ne sont que deux des aspects de la question globale de la soutenabilité du modèle dominant de création de valeur par l’économie en regard des capacités de la biosphère. 

Aujourd’hui, les pollutions, l’érosion des sols, la fragmentation des écosystèmes, les introductions d’espèces ou les prélèvements directs d’organismes vivants altèrent la capacité de la biosphère à permettre la continuité de nos activités. Ces atteintes sont au moins aussi graves que l’épuisement des ressources fossiles. Les ressources issues des systèmes vivants sont par nature renouvelables. Mais ce dans certaines limites : tout prélèvement qui excède leurs capacités de régénération, ou toute altération irréversible d’espaces naturels, revient à une forme « d’exploitation minière» du vivant, incompatible avec l’idée même d’une économie circulaire.

L’institut INSPIRE s’étant donné pour objectif la réconciliation de l’économie et de l’écologie par la resynchronisation des flux économiques avec ceux de la biosphère, il nous semble essentiel, pour ne pas confondre les objectifs et les moyens, de réaffirmer les points suivants :

- L’économie circulaire doit être considérée pour ce qu’elle est : un instrument puissant au service de la réinscription de l’économie – le moteur de la production de richesses indispensables au développement et à l’épanouissement humain – dans la biosphère, et donc de sa soutenabilité à long terme. Si l’émergence d’une économie circulaire devait se faire sans réelle prise en compte du vivant, elle resterait déconnectée des réalités physiques et biologiques et passerait à coté des véritables enjeux.

- Le déploiement de l’économie circulaire doit être vu comme un tremplin vers un nouveau modèle de développement. Si l’approche se limitait à une stratégie visant à prolonger, à travers le recyclage des matières premières et l’efficacité énergétique, un scénario « business as usual », l’expression « économie circulaire » perdrait tout son sens. En effet, au-delà de 1% de croissance annuelle de la demande de matériaux, le recyclage n’apporte aucune réduction significative de l’échéance de d’épuisement des ressources. La prise en compte de la finitude des ressources fossiles, des limites de la biosphère et des lois de la thermodynamique suppose une remise en cause fondamentale de notre mode de développement, dans une large réflexion sur notre manière de créer de la valeur au service du bien-être humain. Si un découplage entre la création de valeur et la consommation de matières premières est une étape indispensable, une vision à plus long terme doit nous conduire à concevoir une économie durablement compatible avec la dynamique du vivant, hors laquelle aucun épanouissement humain n’est envisageable.

- L’économie circulaire, c’est avant tout une question d’humains, de savoirs, de pratiques, de comportements, avant même les aspects relatifs aux flux, aux boucles de matières premières ou à l’efficacité énergétique. La mise en œuvre de l’économie circulaire implique une vision large des projets de territoires, des nouvelles dynamiques de coopérations et d’interdépendances, et des emplois à sauvegarder, à transformer et à créer. L’économie circulaire, c’est une opportunité de repenser la prospérité et de rouvrir les perspectives. Agir pour favoriser l’essor de l’économie circulaire, c’est aussi accompagner le changement par la mise en place de formations adaptées, de programmes d’évolution des carrières et de nouvelles coopérations au sein des entreprises, des filières ou des territoires. Cette nouvelle « économie des liaisons » reposant sur la confiance et le partage des enjeux favorisera le développement des territoires et l’émergence de synergies nouvelles. 

Dans le contexte économique et social que nous connaissons, les taux de chômage structurels très élevés constituent, au-delà d’un drame social évident, un frein à toute politique de relance de la consommation. En permettant la sauvegarde et la transformation de nombreux emplois menacés à plus ou moins court terme, la relocalisation d’autres emplois du fait de la nécessaire proximité avec les flux générateurs (écologie industrielle) ou avec les clients (économie de fonctionnalité) et enfin la création de nouveaux emplois liés à l’émergence de nouvelles plate-formes de transaction et de services, l’économie circulaire est une véritable opportunité. Au-delà des nécessaires corrections qu’il convient d’apporter à un modèle de développement à bout de souffle, une véritable ambition dans la mise en œuvre de l’économie circulaire peut être un levier efficace pour une transition écologique durable.

Pour lire la contribution de l'institut INSPIRE dans son intégralité, cliquez ici


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